Résidence de création à Saint-Élie-de-Caxton : des rencontres pour parler de la maternité autrement

En devenant maman pour la première fois en 2011, Céline Jantet a pris conscience qu’aucun récit ne lui apportait une figure de mère pouvant assouvir sa soif de modèles actuels. Elle a donc décidé de monter un spectacle pour toutes les mères qui, comme elle, rêvent de nouvelles avenues.

Dans le cadre de sa résidence de création, Céline offre aux mamans de Saint-Élie-de-Caxton et des environs des rencontres pour présenter son travail en cours et échanger sur la maternité, ou plus précisément sur la (dé)construction des mythes autour de la maternité.

Cela fait dix jours que j’ai atterri au Pays des légendes et l’hiver ne cède pas sa place au printemps. La neige est de coton depuis hier seulement et le grand lavage s’en vient.

Mais l’accueil est tellement chaleureux que peu importe la météo.

Ici, on s’assoit à la même table beau temps, mauvais temps. On parle du temps qui file autrement qu’en ville, mais autrement que dans les cartes postales. Les sourires étincellent.

Par deux fois, j’ai invité des mamans d’ici dans mon antre. Elles se sont déposées, une pause de deux heures pour parler de la maternité autrement. Un espace pour se déployer en douceur contre un bouquet de mots. Bel échange. J’ai bien hâte au prochain rendez-vous.

En attendant, je convoque l’imaginaire et ses histoires à entrer dans la grotte qui abrite mes lectures, mes questions et mes propres émotions.

Au début de mes jours ou au mi-temps de ces journées, je foule le sol blanc étincelant et respire à pleins poumons pour aérer ma tête, pour faire de la place et accueillir mes rêveries éveillées.

Elles arrivent sans frapper en fin d’après-midi, je les laisse entrer.

J’ai rencontré une maman couverte de piquants, une mère-navire, une mère sur le versant du jour et une autre sur le versant de la nuit de la maternité. Je les laisse se raconter. Je les regarde tournoyer pour voir si leurs danses tissent un chemin qui les relie.

Et puis, je les berce, il faut qu’elles reposent. Et moi aussi, entre deux coulées d’encre et de mots qui s’envolent dans les grands pins.

Bien hâte de les écouter avec vous !

Céline