La finale de la 35e édition de Cégeps en spectacle s'est tenue le 26 avril dernier, au Cégep régional de Lanaudière à Joliette. Au cours de cette soirée, Murielle Larochelle, conteuse et membre du RCQ, a eu le plaisir de remettre le prix Jeune conteur du Québec à Marjorie Jade Ménard. L'expérience de Cégep en spectacle fut une première pour Marjorie Jade. Outre l'enrichissement tiré de la rencontre et les échanges avec les autres participants, ce contexte de prestation lui a permis de présenter ses histoires devant un large public et surtout, de se concentrer sur le travail de mise en scène. Ses expériences antérieures en théâtre et en improvisation l'avaient jusqu'ici familiarisée avec le travail d'interprétation et habituée à jouer plus « gros » ses personnages. Raconter les créations « qui viennent de son coeur » fut un défi tout à fait nouveau. On imagine que cette expérience avec le public a nourri son plaisir de raconter des histoires, un plaisir qu'elle fonde sur l'importance de l’art de la parole comme vecteur d'idées, d'émotions et de réflexions. Marjorie Jade étudie en éducation spécialisée, au Cégep du Vieux-Montréal. Elle possède un DEC en arts et lettres, complété dans le profil art d’interprétation. Nous lui avons demandé comment la population étudiante percevait le conte. « Ils sont intrigués, répond-elle, c’est un art qu’on a oublié, mais qui semble remonter à la surface ». Son intérêt personnel pour le conte s'est confirmé il y a quelques années, lors d'une expérience d'animation pour l'école Samajam, alors qu'elle animait des ateliers de théâtre et racontait des contes africains dans les écoles primaires. C'est à ce moment qu'elle s'est mise à l'écriture de court récits qu'elle présentait à l'occasion, dans des soirées à micro ouvert. Malgré l'offre culturelle abondante et la grande variété de productions artistiques proposée au public québécois, la jeune conteuse est confiante que le gardera sa place comme art de la parole et de la scène. Elle envisage d'ailleurs cet art comme voie professionnelle, inspirée spécifiquement par ses expériences en éducation spécialisée. Elle aimerait utiliser l'intervention sociale pour nourrir sa pratique artistique. Combiner l'intervention et l'art, une idée fort intéressante qui renforce les possibilités du conte comme outil social... Marjorie Jade a définitivement « eu la piqûre ». Le RCQ est heureux d'encourager ses efforts en lui offrant une adhésion de 1 an, ainsi que 30 heures de formation qu'elle pourra utiliser au rythme de sa curiosité. Depuis la scène de Cégeps en spectacle, on espère la voir performer à nouveau sur les planches et casser encore de nombreux contes. I.P. 8 mai 2014